Le siècle qui vit éclore Théodore Géricault, Jean-Dominique Ingres, Eugène Delacroix, fut celui de toutes les révolutions, de tous les grands bouleversements. Lorsque le XVIIIème siècle se referme sur le chaos laissé par la Révolution, l’Ecole de David règne sans partage sur la création artistique française. Il faudra toute l’audace de quelques artistes ambitieux pour que le vernis, par endroits, se lézarde.

Théodore Géricault ouvrit la voie, son Radeau de la Méduse approcha d’autres rives. Il n’en fallu pas plus à Eugène Delacroix pour s’engouffrer dans la brèche, et balayer d’un revers de main le grand échiquier du Classicisme. L’artiste fut reconnu par la critique de son temps comme l’un des plus grands génies de son époque. Son esthétique contraignit ses contemporains à réviser leurs attentes, son obstination à s’ouvrir à la modernité.

Cette audace en inspira d’autres après lui, modèle flamboyant de liberté créatrice. Manet, Monet, Signac ou Van Gogh, lui doivent d’avoir osé. Oser une autre peinture, Oser de nouveaux sujets, Oser être eux-mêmes. Les artistes du XIXème siècle ont eu le courage et l’audace d’explorer d’autres formes d’expression pour une esthétique renouvelée, et ouvrir à leur tour d’autres chemins à explorer.