Paris, début du XIXème siècle. La vie artistique se concentre sur la capitale, abritant en son sein tout un microcosme culturel en ébullition. La critique d’art connaît un essor considérable, multiplié par la régularité et la richesse des Salons, évènements phares où tout ce que la France connaît d’artistes s’expose.

La publication au début du siècle des Salons de Diderot, qui jusque là n’avaient pas dépassé le cercle privé de l’auteur, érige cet exercice de contemplation et d’analyse esthétique en modèle d’un nouveau genre littéraire. Cependant il n’y a pas, et ce durant toute la première moitié du siècle, de critique professionnelle.  C’est pourquoi celle-ci regroupe sous ce seul terme une multitude d’auteurs, une abondance de textes et de mediums.

Si l’on ne compte plus les ouvrages sur Gautier, Stendhal, Baudelaire,  Goncourt…, un corpus considérable d’articles écrits par des auteurs méconnus mais d’un intérêt tout aussi grand nous renseigne sur ce que fut non seulement la vie artistique de l’époque et ses questionnements esthétiques, mais également sur toute une société en plein bouleversements politiques, économiques, idéologiques, sociologiques ou moraux.

La critique qui ouvre le siècle n’est plus celle qui le termine et voit approcher l’aune d’une nouvelle ère. L’analyse de ces textes -et de leur contexte-,  permet de comprendre les processus qui permirent à la critique non seulement d’évoluer vers une nouvelle discipline que l’on appellera Histoire de l’Art, mais aussi de porter voire d’ériger certains artistes en symboles du XIXème siècle.